Université d'été
euroméditerranéenne des homosexualités



26/7 : Demi-teintes et contestation

Chaude journée. France Télécom n'est pas au rendez-vous, seules deux machines sont en ligne au cybercafé, encore qu'une ne semble pas digérer le pack Wanadoo qu'on lui a fait ingurgiter la veille, et finira par rester en rade sans explication.
Vers 17 heures, France Télécom nous informera qu'elle ne peut fournir le raccordement prévu pour l'iMac, le découragement nous gagne.


le cyber-c@fé

En début d'après-midi, tout le monde s'agglutine devant les panneaux d'affichage.
Etant donné les valses de dernière minute, c'est le seul moyen de savoir ce qui se passe.

Toute une série d'ateliers est affichée, mais les indications et le fléchage restant confus, un jeu de piste impromptu est nécessaire pour les trouver, d'autant que certains animateurs ont jugé plus agréable d'aller travailler dans la pinède sans prévenir personne...
L'unique "homme du jour" ne parvient plus à faire face, court de tous les côtés, et la banque d'information reste vide.
Seule solution, aller se calmer à la cafet, le patio est frais.


Le Président Fortin travaille au stand d'AIDES, cliché-gag!

Une deuxième tournée des locaux m'a permis de découvrir quelques ateliers...


L'atelier théatre


L'atelier d'écriture, avec Geneviève Pastre

Je n'ai pu évidemment suivre l'atelier de visite guidée de Marseille, puisqu'il était hors les murs.
D'autres ateliers m'ont échappé, car si le désordre règne, les propositions sont nombreuses, ceci explique peut-être cela.

A 17 heures, le cycle des séminaires reprend. Succès pour celui dédié à l'engagement citoyen des gays et lesbiennes, d'autres resteront définitivement introuvables.


Le séminaire solidarités méditerranéennes - Maroc et Algérie


Le séminaire sur l'engagement citoyen gay et lesbien


Je choisi d'aller voir le cycle cinéma dans le grand amphi, où on propose "Gay à tout prix", tourné durant l'europride 97, qui aborde le consummérisme gay, le clonage des looks, et montre le Marais dans ses pires excès.
Quelques réflexions bien senties sur la marginalisation inéluctable des gays qui ne se conforment pas à ces modèles me mettent mal à l'aise, et le deuxième film, concernant une croisière gay aux Antilles sur un navire à passagers (à Marseille, on dit un "promène-couillons") ne me remonte pas le moral.
Les commentaires des passagers, body-buildés et luisant d'huile solaire, me consterne. Ils expliquent que voyager ainsi leur permet de rester entre gays, et que c'est tellement plus discret pour ne pas gêner leur vie professionnelle...
Cette visibilité gay à géométrie variable et à gros revenus bourgeoisement protégé existe, et la satisfaction avec laquelle on en fait étalage montre que le modèle est vécu comme valorisant. J'en ai le mal de mer, et pourtant je navigue régulièrement sur des coques de noix sans en souffrir.

Que de chemin parcouru depuis les revendications du FHAR, et certainement pas celui que nous avions imaginé ou souhaité! Il y a des jours où la communauté gay d'aujourd'hui me hérisse, où je rêve d'île déserte à partager avec un pêcheur...



Les confrères vidéastes attendent les conférenciers

Ce soir, Forum sur le PACS et l'après-PACS. Salle bien pleine.
On réclame Mme H, qui fait un sketch sur le PACS, propose d'aller se faire photographier devant la Mairie en sortant du Tribunal d'instance pour satisfaire tout le monde, et finalement se fait tirer la jarretière.


Mme H en tenue de PACSée

Le Forum démarre péniblement, avec une brochette d'intervenants dont le discours, bien qu'intéressant, ne galvanise personne. Tout cela semble un peu convenu.
Certains s'en vont, ou sortent fumer.
Puis le micro part dans la salle, et soudain l'ambiance change.
De la base émergent des critiques de plus en plus sévères, de la part des femmes, des gays anti-PACS, de libertaires ragaillardis, jusqu'au président de l'UEH, qui prend acte du travail accompli, mais proteste contre une argumentation de justification, analyse l'attitude ambiguë du gouvernement qui fait une loi assise sur des "ni" (ni un mariage, ni un concubinage, ni une reconnaissance, etc).
Les applaudissements montrent que ces critiques sont largement soutenues, soudain l'ambiance frondeuse des UEH d'autrefois souffle sur la salle.
Et si, pour une fois qu'on ne se quitte pas après une après-midi de marche, sans jamais débattre de rien, le vrai débat sur le PACS traversait la semaine de l'UEEH?
Une soif soudaine d'en découdre, de dire, de contredire, en allant au fond, fait pressentir à chacun que ce n'est plus le PACS qui est le sujet, mais le besoin impérieux de retrouver des espaces de parole et de réflexion plus consistants qu'une heure de télé avec faux débat.


Et finalement, sous l'oeil médusé de certains jeunes militants, qui n'ont jamais vu une contestation aussi radicale venue de la base, qui doutent désormais d'un soutien si une difficulté législative survenait, les UEH ont retrouvé ce soir leur totale légitimité, pour ne pas dire leur nécessité impérieuse.

Allons donc boire un coup, et danser puisque les Gays Musette nous attendent!


Donald SUZZONI



nuit dansante proposée par les Gay Musette

à suivre ...

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