FQRD

Compuserve censure Usenet

décembre/janvier 1996

(le 16 janvier 1996, Y)

Le 27 décembre 1996 la firme américaine Compuserve cessait de fournir l'accès à 200 newsgroups à ses 4 millions d'utilisateurs répartis dans 140 pays.

Cette compagnie basée en Ohio, USA, dans une déclaration du 28 décembre affirmait se fonder sur une décision de justice émanant des autorités Allemandes concernant la pornographie des mineurs et la pornographie interdite aux adultes.
Il apparait depuis, d'après les déclaration d'officiels allemands, qu'il n'en est rien et que la société américaine a pris la décision elle-même sans être l'objet d'une menace juridique ni d'un mandat de la justice allemande (Frank Bajak, AP, 4 janvier).
Compuserve prétend, dans un communiqué de presse, avoir agit sur des groupes explicitement mentionnés par les autorités allemande ce que dément Manfred Wick, procureur chargé de l'enquète sur la pornographie sur Internet. Ces groupes sont ceux dont le titre contient sex, erotic ou gay.
D'après des données révélées par Michael Kunze, rédacteur à Spiegel Online (organe Internet de la revue allemande Der Spiegel), les autorités allemande auraient fournit une liste de près de 200 groupes suspects à Compuserve en demandant à cette société de faire le nécessaire pour rester dans la légalité. Dans un précédent communiqué, Compuserve affirmait n'avoir pas opéré de choix et n'avoir pas essayé de déterminer la nature des groupes touchés mais de s'être contenté de suivre les recommandations des autorités allemandes.

Dans son article, Michael Kunze fait apparaître les éléments suivants.
En 1994, le ministère de l'intérieur de la Bavière met en place une unité d'enquète sur la pornographie online, l'AG EDV.
En 1995, cette unité se penche sur Usenet (les newsgroups) et s'intéresse à Compuserve en tant que fournisseur d'accès important. Le groupe obtient un mandat pour équêter chez Compuserve le 22 novembre.
Le 24 novembre le directeur de Compuserve Allemagne déclare qu'il fera tout son possible pour aider les autorités allemandes dans leur lutte contre la pornographie dans le Cyberespace.
Le 8 décembre les enquêteurs fournissent à Compuserve une liste de plus de 200 groupes suspects, laissant à cette société le soin de se mettre en conformité avec la loi allemande.
Il semblerait que la censure ait été appliquée sur cette liste très grossière puisqu'elle ne prend pas en compte le groupe soc.motss qui est pourtant un des groupes gais les plus actifs. Ce groupe a été manifestement sauvé des ciseaux par son titre abrégé ("Members Of The Same Sex").

Le Spiegel suggère qu'un fournisseur d'accès Internet ne pourrait pas être condamné par la loi allemande pour des données transitant simplement par lui. Le Ministère de la Justice indique que des poursuites ne pourrait être efficaces que si ces données sont publiées délibérément, ce qui semble être une défense facile pour tous les fournisseurs d'accès. Compuserve, dans ses premières déclarations précisait d'ailleurs qu'il ne se considérait pas comme responsable de ce qu'il diffuse dans la mesure où il ne dispose d'aucun contrôle de production ou d'édition.

Depuis ces fait et les nombreuses protestations qui sont parvenues auprès de Compuserve, il semble que cette société se contente de souffler le chaud (sur les agences de presse) et le froid (sur les groupes de défense des droits des gais et des lesbiennes). Dans tous les cas, aucun groupe n'a été réhabilité, y compris parmi ceux qui sont manifestement dans les limites de la loi germanique.

Rex Wockner rappelait dans un article du 28 décembre que l'Internet a été conçu par le ministère de la défense américain pour être indestructible. Aucun système réparti sur tout le globe comme Usenet ne peut donc être réellement bridé.
Pour nos lecteurs qui seraient chez Compuserve et désireraient découvrir ces groupes de discussion, nous conseillons de résilier leur abonnements à cette société qui offre de moins bon services (globalement) que ses concurents,... pour plus cher. Dans l'attente, il suffit de se connecter à un serveur Usenet autre que celui de Compuserve.


Autres informations utiles

Ces informations sont fournies en vrac. Leur validité doit s'entendre à la date de rédaction de ce texte.

o La déclaration des Gais & Lesbiennes Branchés.
o Compuserve:
Siège:
Compuserve Inc.
5000 Arlington Center Boulevard
Columbus, Ohio 43220, USA
"Feedback": 70006.101@compuserve.com (John Latham)
Volume: env. 4 millions d'abonnés, sur 140 pays
o Newsgroups censurés:
tout ce qui contient "erotic", "sex" ou "gay" dans l'intitulé
liste extensive de ces groupes
ces groupes, environ 250, constituent 15% de l'ensemble (1600)
o Censures aberrantes: (non limitatif)
clari.news.crime.sex, clari.news.gays, clari.news.sex qui sont des groupes commerciaux ne véhiculant que des dépèches AP et Reuter.
soc.support.youth.gay-lesbian-bi !
on peut citer d'important groupes sans référence sexuelle: alt.homosexual, alt.motss.bisexua-l, gay-net.coming-out, gay-net.international, shamash.gayjews


Copyright Gais et Lesbiennes Branchés, © 1995

FQRD Page d'accueil de la FGL/ Welcome page of the FQRD
Sommaire de la FGL / FQRD's table of contents