États Généraux Homosexualité et Sida
États Généraux
20 000 cas de sida, 100 000 séropos, c'est le bilan (provisoire) de 14
ans d'épidémie de sida chez les homosexuels. Act-Up Paris, association
issue de la communauté homosexuelle estime que la lutte contre le sida
passe par la lutte contre l'homophobie. Le sida, véritable révélateur,
n'a fait que renforcer l'évidence de toutes les carences sociales et
juridiques qui permettent l'exclusion des gais et des
lesbiennes. Pédés, goudous, levez-vous ! Folles, camionneuses, trans,
couples modèles... ce sont vos Etats Généraux !
Act Up
Les volontaires des 25 groupes gais des comités AIDES interviennent depuis plusieurs années sur les lieux où se rencontrent les homosexuels. Ils ont pu identifier quelques unes des raisons pour lesquelles il existe encore des hommes qui ne se protègent pas.
Parmi ces raisons, l'image négative que leur renvoie la société force beaucoup d'hommes à vivre leur sexualité dans la clandestinité. Ces hommes ne sont donc pas relié aux réseaux d'information et de soins.
L'action des volontaires atteint aujourd'hui ses limites. Seule une
intervention politique permettra d 'améliorer la situation et de
donner un second souffle à l'importante action de prévention menée
auprès des homosexuels pour limiter l'extension de l'épidémie de sida.
AIDES
L'engagement dans la lutte contre le sida est un geste capital parce
qu'il indique la voie de la solidarité à une société qui s'est
longtemps cachée la vérité. Souvent le discours scientifique a occupé
presque seul la scène du sida. Aujourd'hui, il faut que soit prise en
compte la réalité, c'est-à-dire une épidémie cruelle qui fait
renaître les comportements moralistes, les processus d'exclusion ou de
ségrégation. C'est dans cet esprit que l'Arcat-Sida en association
avec l'association Civis a permis l'existence de la Maison des
Homosexualité à l'origine du Centre Gai et Lesbien. Pour Arcat-Sida,
ses permanents et ses volontaires, participer aux Etats Généraux
Homosexualité et Sida s'inscrit dans la lutte quotidienne pour la
défense des Droits de l'Homme, pour la reconnaissance et le rejet des
différences.
Arcat-Sida
Les Etats Généraux Homosexualité et Sida du 8 et 9 avril prochain sont un grand événement national. Afin qu'une communauté se rencontre et témoigne d'une réalité sociale largement ignorée. Le tribut payé par cette communauté concernant l'épidémie est lourd alors que les droits à acquérir sont encore loin d'être atteints.
C'est pourquoi le Centre Gai et Lesbien, lieu d'accueil et de service,
participe de cette volonté d'expression et de visibilité.
Centre Gai et Lesbien
Depuis plus de vingt ans, au carrefour de l'homosexualité et de la foi
chrétienne, David et Jonathan offre à des femmes et des hommes un lieu
d'accueil, de réflexion, de libération et de recherche spirituelle à
la lumière du message évangélique. Dans sa participation à la lutte
contre le sida, l'association David et Jonathan oeuvre en
partenariat avec les associations spécialisées pour que la réalité
homosexuelle soit considérée sans préjugés par la société et la
communauté chrétienne, et qu'un dialogue s'instaure dans le respect et
la confiance, pour que les personnes touchées par les V.I.H. soient
accueillies et reconnues avec tout ce qu'elles sont, avec leur
histoire et leurs affections.
David et Jonathan
Par sa nature même, GEMINI la Fédération Francophone des Associations de Jeunes Gais et Lesbiennes incarne la génération homosexuelle montante (militants y compris !). Les deux principales préoccupations des jeunes gais sont l'homosexualité (identité en cours de construction) et le sida (vulnérabilité accrue par la crise identitaire du jeune gai). GEMINI attache donc une importance toute première aux Etats Généraux Homosexuelité et Sida puisqu'il s'agit du lieu où les homosexuels parlent et partagent sur ces questions.
Le climat politique actuel ne fait que renforcer notre volonté de
réagir, ensemble, face à la négligence publique et politique tant en
matière de sida que d'homosexualité.
GEMINI
La Lesbian & Gay Pride a observé depuis la fin des années 70 la
difficulté qu'ont les homosexuels et les lesbiennes à vivre au
quotidien. Face aux pressions qui leur demandent de vivre cachés, La
Lesbian & Gay Pride répond qu'il est liberticide de demander à des
êtres humains de cacher leurs sentiments, leurs modes de vie. Elle
tient aussi à mettre l'accent sur la vulnérabilité plus grande des
gais face au sida, qu'induit un mal-être dans une société qui ne les
acceptent pas. La visibilité est un acte qui tend à la reconnaissance
de chacun, de chacune et du groupe. Celle-ci devrait avoir pour
résultat, l'expérience l'a montré dans d'autres pays, l'obtention
d'une égalité de droits et une diminution de l'homophobie au
quotidien.
Ces Etats Généraux sont donc l'occasion de poser les questions et de
proposer des solutions à l'ensemble des acteurs sociaux et des
pouvoirs politiques qui doivent faire face à leurs responsabilités.
Lesbian & Gay Pride
Dés le début de l'épidémie, les homosexuels sont montés au créneau
pour lutter contre le sida. Santé et Plaisir Gai, pour sa part, a
choisi d'oeuvrer au niveau de la prévention primaire en créant,
entre autre, les Jack-off parties en 1987 afin de promouvoir le
safer-sexe. A partir de cet engagement, S.P.G. s'est toujours senti
concerné par l'évolution de la lutte sur le terrain qui passe par la
solidarité, la tolérance, l'ouverture d'esprit et la reconnaissance de
l'homosexualité.
Santé et Plaisir Gai
Il n'est pas rare que les homosexuels disent sur notre ligne que le sida est le prix à payer pour que leur famille et l'environnement social les respectent enfin.
Ce prix là est démesuré et inacceptable. Les homosexuels qui ont été les premiers à se savoir et à se vivre impliqués par le sida ont également été les premiers à s'engager pour que la collectivité prenne toute la dimension de santé publique de cette épidémie.
En ce sens, ils ont travaillé et se sont dépensés sans relâche pour l'ensemble de la population, au point de s'oublier eux-mêmes et de se laisser oublier par une société toujours violente à leur égard, en paroles et en actes.
1995 est un moment critique où l'épidémie menace de s'étendre à
nouveau parmi eux et où le combat contre la maladie marque des signes
de grande lassitude ; c'est pourquoi ces Etats Généraux sont à le fois
un besoin et un devoir pour que les individus et la communauté
reprennent leurs forces, affirment leur fierté et se retrouvent pour
se ressourcer.
Sida Info Service
Dans le même temps elle a payé - et continue de payer, un lourd tribut à l'épidémie de sida : en 1994, sur près de 40 000 cas de sida depuis le début de l'épidémie, 50% concernent des hommes ayant des pratiques homosexuelles. A Paris le sida est la première cause de mortalité pour les hommes âgés de 25 à 44 ans...
Le sida concerne tout le monde, certes, mais cette affirmation ne doit pas occulter la plus grande vulnérabilité des homosexuels. L'inégalité de droits civiques et sociaux, l'absence de leur visibilité dans les campagnes de prévention, l'incidence de l'infection à V.I.H. dans leurs rangs, le poids des deuils répétés, la récurrence des discriminations liées à l'affirmation de l'homosexualité (famille, travail, école, armée...) sont autant facteurs de vulnérabilité que d'exclusion : obstacles à la prévention, entraves à la solidarité, dénis, culpabilisations, sentiments de culpabilité qui peuvent les amener à cacher leur orientation sexuelle et/ou leur statut sérologique.
Les 8 et 9 avril 1995 à Paris, 400 homosexuel/les, hommes et femmes, venus de toutes les régions de France, se rencontreront, pour témoigner, pour alerter les médias et l'opinion publique sur ce que vivent des centaines de milliers d'homosexuel/les dans ce pays et établir, ensemble, une série de propositions et de revendications qui sera adressée aux candidats des prochaines élections.
Des Etats Généraux pour : la reconnaissance sociale des homosexuel/les, le respect de nos différents modes de vie et l'affirmation par les pouvoirs publics de l'impact de l'épidémie chez les homosexuel/les et la prise en compte de leurs besoins et de leurs attentes en terme de prévention, de prise en charge sociale, médicale et psychologique.
Vous êtes un jeune gay, vous êtes une lesbienne aguerrie, vous êtes une folle déchirée et déchirante, vous êtes en attente des résultats de votre test, vous êtes un couple modèle, vous êtes en deuil, vous êtes un homosexuel qui prend de l'AZT, vous êtes une femme qui aime les femmes, vous êtes ami/e d'un/e homosexuel/le, vous êtes à voile et à vapeur, vous êtes un gay ou une lesbienne retraité/e, vous êtes en train de changer de sexe, vous êtes dans le placard, vous êtes parent de gay, parent de lesbienne, vous êtes à l'hôpital, vous êtes travesti/e, vous êtes militant/e, vous êtes tout cela, vous êtes homosexuellement tout autre : ces Etats Généraux vous concernent ! Vous vous voulez prendre la parole individuellement, vous voulez témoigner, vous voulez rompre le silence et l'isolement, vous voulez vous engager, vous êtes une association gay, lesbienne ou de lutte contre le sida, alors transmettez nous vos témoignages et vos revendications pour la publication d'un Livre Blanc qui répondra à la question : Comment vivez-vous l'homosexualité, comment vivez-vous le problème du sida et quels changements désirez-vous, pour vous et pour les homosexuel/les dans la société ?
Nous avons demandé aux personnes interéssées de nous envoyer lettre de soutien, revendications et témoignages, anonymes ou signés à l'attention de :
Salle de réunion : Séance plénière Salon Grand Lac
Salle de Presse : Salon Annecy
Participants : 400 hommes et femmes de l'ensemble du territoire métropolitain, militant(e)s associatif/ves et individuel(le)s.
Les organisateurs se sont attachés à assurer une représentation égale entre les genres (masculin et féminin), les régions et les niveaux d'engagement social (aucun à très engagé).
La presse est conviée à la séance plénière du dimanche après-midi uniquement car les ateliers doivent conserver un caractère privé et anonyme.
Forum 2 : Les façons d'être homosexuel/le
Forum 3 : Les homosexuel/les confrontés/es au sida, ce qui est fait et ce qui reste à faire
Forum 4 : Parole libre
Les participants sont invités à échanger sur des sujets qui leur paraissent importants, à témoigner sur leur vécu, à faire des propositions concrètes.
Téléphone : 40 78 78 75
Presse : 40 78 78 76 (sur le site pendant les 2 jours)
Copyright Gais et Lesbiennes Branchés,
1995
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