Mémorial de la Déportation Homosexuelle

De 1933 à 1945, des dizaines de milliers d'homosexuels hommes et femmes furent déportés, persécutés et assassinés en Europe en raison de leur orientation sexuelle.

Plus de cinquante ans après, n'est-il pas tardif ou vain d'évoquer ces années terribles, de se souvenir de ces victimes oubliées, et de leur dédier un mémorial ?

Non, car la déportation est un élément constitutif de la mémoire et de la conscience homosexuelle. Loin des révisionnismes, donnons la parole aux rares survivants, à ceux qui ne purent jamais dire leur souffrance ni porter le deuil de leurs compagnons, à ceux qui, après la haine et la mort, durent affronter le mépris et le silence.

L'édification d'un monument commémoratif européen symbolisera notre souvenir et affirmera une reconnaissance que nous voulons irréversible.

L'Europe des libertés ne peut se construire sans reconnaître tous les crimes d'un passé qu'elle voudrait à jamais aboli.

Se souvenir de l'intolérance et de ses crimes passés, c'est se prémunir contre sa résurgence. L'extrême-droite est toujours apte à reproduire l'horreur.

Des monuments similaires existent déjà en Italie, en Allemagne, aux Pays-Bas. En France, à Strasbourg, capitale européenne, nous souhaitons un monument identique, qui affirmera une reconnaissance que nous voulons irréversible.

Jean Le Bitoux,
Président du Mémorial de la Déportation Homosexuelle

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