Communiqué de la Lesbian & Gay Pride Île-de-France - 30 novembre 2001


 >> 20 ans de sida : 22 millions de morts (2001), dont 38 000 en France (2000)
 >> Prévention : Stop ou encore ?

En 2001, la campagne d'information prévue par le Comité Français 
d'Education pour la Santé et la Direction Générale de la Santé, a été 
refusée par le gouvernement, qui l'a jugée trop crue : on y abordait de 
façon réaliste et sans tabou toutes les pratiques sexuelles.

Comme le disait cette campagne, « il y a 1 000 façons de vivre sa 
sexualité » mais il n'y a qu'une façon de vivre une sexualité sans 
risque : se protéger et protéger l'autre. Pour être efficace, la 
prévention doit s'adresser aussi bien aux séronégatifs qu'aux 
séropositifs. Chacun doit pouvoir se reconnaître, reconnaître ses 
pratiques et ses interrogations dans les messages de prévention, quelles 
que soient son statut sérologique, son orientation sexuelle ou son 
identité sexuelle.

 > 47 % des personnes déclarant un sida découvrent en même temps leur 
séropositivité.

Chez les jeunes ayant des pratiques homosexuelles, l'enquête de
l'Institut National de la Veille Sanitaire a mis en relief une
corrélation inquiétante entre agressions homophobes, dépressions,
tentatives de suicide et rapports non protégés. Comment s'étonner que
l'utilisation de matériels de prévention, qui implique d'abord l'estime
de soi et le souci de son bien-être, ne soit pas encore généralisée chez
les gais et les trans ? Comment s'étonner qu'elle ne le soit pas non
plus chez les bis ? Confrontés à la séparation de la société en deux
modèles, aucun message de prévention ne leur est adressé dans lequel ils
pourraient se reconnaître.

Quant aux lesbiennes, elles sont censées ne pas être concernées par le
sida. Aucune campagne de prévention ne leur est destinée, aucune
lesbienne malade du sida n'est recensée puisque aucune étude
épidémiologique ne s'est penchée sur leur cas. Pourtant, certaines de
leurs pratiques sont des pratiques à risques.

Le gouvernement refuse toujours de mettre en place des politiques de 
prévention spécifiques pour chaque type de population. Dans le même 
temps, les pratiques à risques sont en nette recrudescence.

Aujourd'hui, 40 000 personnes vivent avec le VIH sans le savoir :

	- Soit parce qu'elles pensent ne pas avoir pris de risque
	- Soit parce qu'elles ont peur de parler de leur sexualité à un 
médecin
	- Soit parce qu'elles n'assument pas leurs pratiques sexuelles

Pour une prévention du VIH efficace, nous demandons :

	- que tous les matériels de prévention -- préservatifs masculins et 
féminins, gel à base d'eau, digues dentaires -- soient accessibles à 
toutes et à tous et disponibles partout
	- que des campagnes de prévention prennent en compte toutes les 
pratiques sexuelles et tous les modes de vie, sans fausse pudeur et de 
façon moins hypocrite, dans tous les lieux de la vie quotidienne 
(écoles, télévision, lieux de travail)
	- que la lutte contre toutes les discriminations fondées sur 
l'orientation et l'identité sexuelles ou le statut sérologique devienne 
une priorité gouvernementale.

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Contact : René Lalement, porte-parole, 06 85 01 91 43

Lesbian & Gay Pride Île-de-France
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