16 décembre 2000 Déclaration du Conseil de la Lesbian & Gay Pride Île-de-France Les associations membres du Conseil de la Lesbian & Gay Pride oeuvrent pour que soit mis un terme aux discriminations qui affectent les personnes du fait de leur orientation sexuelle, dans la loi comme dans la société. Leur combat s'inscrit pleinement dans la reconnaissance et la défense des droits humains. Chacun doit pouvoir librement faire état de son orientation sexuelle (comme de son état de santé, de ses opinions ou de ses croyances), nul ne peut être privé de cette liberté, et nul ne peut être contraint à l'exercer. Refuser cette liberté, c'est exposer l'individu à des propos discriminatoires (provocation à la discrimination, injure et diffamation) qui sont une forme même de la discrimination et la plus difficile à combattre sans disposer des armes juridiques appropriées. Refuser cette liberté, c'est se soumettre à des jugements moraux, à des interdits ou à des impératifs, qui ont longtemps été le ferment de la répression et de la stigmatisation sociale dont les personnes homosexuelles ont été les objets. C'est pourquoi les associations membres du Conseil déplorent toute tentative d'imposer une sorte de magistère moral pratiquant résolument la stigmatisation des individus et l'insulte homophobe, comme celle de l'éditorial du numéro 51 du mensuel Têtu. Les personnes séropositives et les malades du sida sont souvent sujets à une discrimination multiple, du fait de leur état de santé ou de leur handicap, mais aussi de leur situation de précarité sociale ou juridique, de leur origine ethnique ou de leur orientation sexuelle. La lutte contre ces discriminations ne passe sûrement pas par une stigmatisation supplémentaire des personnes. Le Conseil de la Lesbian & Gay Pride Ile-de-France, renouvelle sa demande d'une large politique anti-discriminatoire, qui prenne en compte tous les motifs de discrimination et toutes ses manifestations, y compris les propos discriminatoires.