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Éditorial

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1971-2001, trente ans de manifestations. D'objets de la "question homosexuelle", alors qualifiée de "douloureuse", nous, lesbiennes, gais, trans, sommes devenus les sujets d'un questionnement politique, social et culturel, des partenaires du dialogue démocratique et une véritable force de proposition. "On a les clés".

Ça bouge. Cette année, dans le monde du travail, dans les universités et les écoles, de nouvelles associations se sont créées. Le Parlement est sur le point d'intégrer dans la loi l'interdiction de la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Le 26 avril, le Premier ministre rappelait à la mémoire collective la persécution des homosexuels par les nazis. Le débat public sur l'adoption par les couples homosexuels est désormais ouvert, par l'engagement des Verts en sa faveur. Avec un peu de retard toutefois, puisque aux Pays-Bas, l'adoption leur est maintenant accessible, de même que le mariage, et cela s'y est passé dans la plus grande sérénité.

Et ça résiste. S'il y a un bel accord pour condamner l'homophobie, ni le gouvernement ni aucun groupe politique ne s'est décidé à faire voter une loi qui pénalise les propos homophobes. Dans notre État de droit, les couples binationaux de même sexe n'obtiennent souvent droit de cité que par la grâce d'un député ou d'un ministre qui consent à intervenir. Des députés revanchards veulent revenir sur des droits accordés par le pacs. D'autres, qui refusent aux homosexuels d'être parents, stigmatisent sans vergogne des dizaines de milliers de familles au mépris de l'intérêt de l'enfant, qu'ils invoquent si complaisamment. La parentalité est toujours ignorée par la loi, comme le couple le fut jusqu'à la création du pacs.

La reconnaissance n'est pas l'égalité. Certes, le couple est reconnu, mais il reste trop d'inégalités de traitement, mesquines et injustifiées, entre les couples pacsés et les couples mariés : une révision de la loi sur le pacs est urgente. Dans tous les domaines, l'objectif est de mettre un terme aux discriminations juridiques, sociales ou verbales, qu'elles soient fondées sur l'orientation sexuelle, sur le sexe, l'état de santé, le handicap, la race ou toute autre raison qui disqualifie l'individu. Et ceci mérite une mobilisation.

Participer, c'est s'engager. On peut venir à la Marche pour faire la fête, nous vous y convions toutes et tous, pour être visibles, pour le plaisir d'être entre-nous dans les rues de notre ville. Mais la Marche est avant tout la mobilisation, à l'initiative des associations gaies et lesbiennes, de celles et ceux qui partagent les mêmes valeurs de libertés, d'égalité et de solidarité. Cette année, pour la première fois, les associations et les entreprises qui figurent dans l'ordre de Marche se sont engagés à soutenir le mot d'ordre adopté collectivement par le Conseil de la Lesbian & Gay Pride : "Hétéros, homos, tous ensemble contre les discriminations / parentalité, séjour, travail couple". Rejoignez-les.

René Lalement
porte-parole du Conseil de la LGP Île-de-France

www.lgp-idf.org Lesbian & Gay Pride Île-de-France - 3, rue Keller, BP 255, 75524 Paris Cedex 11
Tél/fax : 01 53 01 47 01 - E-Mail : <lgp-idf@fqrd.fr>
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Last modified: Wed Jun 27 17:16:03 MET DST 2001