SEMIOLOGIE


L'homosexualité, c'est quoi ?

Et pourquoi pas la sémiologie ? Pourquoi pas l'homosexualité, les homosexualités comme chantier de signes ? Hors de toute cuistrerie s'entend, parce que, en lieu et place des mouches, d'aucuns en viendraient à enculer autre chose.
Disons... une pincée de Barthes ou d'Eco (pour être un peu cuistre malgré tout), un soupçon peut-être de Foucault (s'il m'était donné, en matière de philosophie, de ressembler d'avantage à un foudre qu'à un thon) et voilà lancée la locomotive (oh... modeste, petite, petite... une locomotive poney...)

Ma démarche sémiologique est de celles qui autorisent à décrire sans adopter d'emblée l'une ou l'autre des positions excessives qui gâtent la plupart des débats sur le sujet  elle tâche de comprendre sans juger. Il n'est ainsi que de poser l'hétérosexualité comme signe 0 (le plus puissant car le plus économique, celui dont l'absence signifie quelque chose).

Si je dis :"Mon copain et moi avons passé nos dernières vacances en Espagne", la conversation roulera d'emblée sur le thème. On voudra savoir si le pays m'a plu, si je m'y suis amusée... Si au contraire, j'ai l'heur ou le malheur (l'heur évidemment !) de subsituer "copine" à "copain", le présupposé ("cette jeune femme est donc une lesbienne") prendra le dessus. L'Espagne ira se faire voir et bâtir ailleurs ses châteaux.
C'est que l'hétérosexualité, pour se suggérer, n'a besoin que de se taire, là où l'homosexualité, signe marqué (parce que statistiquement elle n'a pas barre sur l'autre), se doit de s'énoncer.

De quoi dégonfler en un tour de main, par exemple, la polémique qui a opposé voici quelques mois Finkielkraut et Eribon, dans un débat confus et télévisuel, sur l'efficacité du couple pudeur/impudeur : me taisant, je donne à voir mon hétérosexualité a priori. Pour signifier mon homosexualité, force m'est de la dire. Il ne s'agit bien que d'un constat, qui se contente de pointer l'asymétrie des deux orientations sexuelles.Dire son homosexualité n'est donc ni forcément la clamer, la bramer, la beugler... C'est produire un signe dont les hétéros peuvent faire l'économie. Ni plus. Ni moins. L'impudeur n'en aura donc pas fait ventre, elle n'aura pas jeté la "chose privée" sur la table commune... Rien ne m'aura sommé d'exprimer ma préférence pour le lit ou lestoilettes des restaurants, pour les jeux de langues ou les doigtés...

Signe 0... Signe marqué... C'est le postulat qui peut à présen servir de base à d'autres incursions. On se les souhaite fructueuses, les pistes sont si nombreuses qui ont de quoi dessiner à plus ou moins long terme une sémiologie des modes d'être homosexuels.
Toujours est-il qu'on espère avoir en définitive convaincu notre petit monde de la validité d'une entreprise légère qui autorise à se situer par-delà les chants partisans, les clivages du type : "Je suis hmosexuelle ; je tâche d'intégrer ou de désintégrer la société ? Quoi fais-je ?"... Bref, une petite contribution propre à éviter de se taper bêtement sur la gueule...
Brisons là. Et en route.

Danielle Momont

Petites réunions entre amis

Le Gage propose depuis peu un nouveau type de réunion. Des membres de l'association se retrouvent dans un lieu qui se veut moins bruyant que la permanence au Duplex, afin de discuter d'un sujet défini par les participants eux-mêmes lors de leurs précédentes rencontres.

Il s'agit en effet de pouvoir se retrouver pour exprimer ses souhaits, ses coups de gueule, de faire partager son expérience personelle, d'apprendre à mieux se connaître. Le principe de base est que nul n'est obligé de parler s'il ne le désire pas et que chacun peut prendre la parole à tout moment.

Ces réunions se veulent avant tout conviviales et sans préjugés. Elles contituent un point de départ pour aller plus loin. Le sujet choisi sert à engager la conversation et entraîne souvent celle-ci bien au-delà de ce qu'il laissait augurer. Ce type de rencontre trouve justement son intérêt et sa force dans ces moments-là.

Il n'est pas aisé d'exprimer d'avantage en ces lignes la teneur de ces discussions et l'ambiance qui y règne. Je peux seulement vous conseiller de tenter le coup. Pour finir de vous décider à nous rejoindre, vous pouvez aussi en discuter autour d'un verre au Duplex avec ceux qui y ont déjà participé. Ils sauront vous convaincre.

Pour plus d'informations, il vous suffit de contacter le Gage, notamment le mercredi soir au Duplex, par courrier ou par téléphone le jeudi de 20h à 22h.

David Burghard, un nouvel adhérent.

 

Planning des prochaines réunions

22 février
l'amitié

1er mars
les rôles sexuels en question
(avec l'UNEF-ID)



8 mars
la fidélité

15 mars
Assemblée générale
du Gage
(pas de réunion)

22 mars
la visibilité
de l'homosexualité

Gageure 67 - janvier / mars 97