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Gais & Lesbiennes Branchés
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Ce document reprend le rapport moral 1995-1996 des Gais et Lesbiennes Branchés.
L'histoire des Gais et Lesbiennes Branchés (GLB) commence avec la liste de distribution (mailing list) EuroQueer, dont il faut ici remercier chaleureusement Bjørn Skolander, son initiateur et administrateur. Les initiateurs des GLB commencèrent par participer à cette liste dont le but est de faire circuler l'information entre les militants "queer" de toute l'Europe. Avec plus de 500 inscrits, cette liste est devenue le véhicule indispensable de l'information gaie et lesbienne en Europe.
Le premiers EuroQueers français se rencontrent en mai 1994 et décident de réaliser des pages pour la toile (le World Wide Web ou "Web") à la disposition de tous, sur le modèle du Queer Resource Directory (la QRD) américain. Depuis ce jour les Gais et Lesbiennes Branchés existent comme groupement de fait.
La France Queer Resource Directory (FQRD) ouvre sur son premier site officiel en septembre 1994 aux Etats Unis. Nous en remercions ici vivement David CASTI. Le site officiel français est mis en place fin novembre 1994, grâce à l'un de nos adhérents.
En mai 1995, l'identité française s'affirme en batisant le serveur La France Gaie et Lesbienne/The France Queer Resource Directory (FGL/FQRD). Les deux noms sont employés à concurrence. L'attachement au réseau internationnal des serveurs associatif d'information, les "QRD", est renouvelé. Avec l'aide de nos partenaires américains, le site adopte une nouvelle adresse (URL):
https://fglb.qrd.org:8080/fqrd/
A cette époque une organisation plus solide, et fondée juridiquement, apparaît de plus en plus nécessaire. Les membres de la FGL/FQRD souhaitent aussi dépasser le stade de la fourniture d'information et prendre place dans la Cité.
Le 30 mai 1995, les Gais et Lesbiennes Branchés se constituent en association politique régie par la loi de 1901 et ayant pour titre:
Gais et Lesbiennes Branchés
association des cybergays
Les statuts et la composition du premier bureau sont déposés en préfecture de Paris le 1er juin 1995.
L'objet social des GLB est constitué des quatre points suivants (dans un ordre logique et non d'importance).
Le présent rapport moral va suivre l'ordre de ces points et détailler pour chacun quelles sont les actions entreprise par les GLB jusqu'en mai 1996, aussi bien avant qu'après le dépôt des statuts.
Le premier but des GLB est «la promotion et la mise en oeuvre de nouveaux modes de communication au sein de la communauté gaie et lesbienne, utilisant les réseaux électroniques, notamment l'Internet».
Durant toute leur existence les GLB ont suscité et ont répondu à de nombreuses entrevues avec des journalistes de la presse gaie, d'information comme de charme, écrite comme radiophonique. Par ailleurs, par les nombreuses actions présentées plus loin, ils ont disséminé le fait Internet auprès des responsables associatifs de la communauté.
Cette promotion a été également mise en oeuvre pour les individus, entre autre pendant la semaine de la Saint Sébastien à la Sainte Angèle. Nous avons organisé dans les locaux du Centre Gai et Lesbien de Paris des soirées de démonstration d'accès à l'Internet.
L'usage de l'Internet ne peut être vraiment promu dans la Cité que si ses promoteurs et ses utilisateurs s'intègrent dans la Cité. Les GLB ont donc été très présents en tant qu'acteurs de la communauté homosexuelle française. Une dynamique de réseau ne peut émerger que de contacts réguliers avec les autres acteurs, et si GaiPied à été le premier site "Web" commercial homosexuel français, les GLB leur ont préparé le terrain par une présence suivie. Au delà de l'apparente concurrence, leurs activités ne sont pas identiques et c'est bien son ancrage profond dans le tissus associatif qui fait de la FGL/FQRD la référence française dans la toile (le "Web") internationale gaie et lesbienne.
Les GLB ont ainsi participé aux Etats Généraux Homosexualité et SIDA.
Ayant moins d'un an, les GLB ne pouvaient avoir de droit de vote a
Conseil de la Lesbian & Gay Pride (LGP), ils étaient néanmoins
invités, représentés et écoutés à chacune de ses réunions. Les GLB étaient
présents à toutes les assemblées publiques de la LGP.
Les GLB sont membre du Conseil d'Administration du Centre Gai et
Lesbien de Paris, avec qui ils ont collaboré activement pour établir
un répertoire national des associations homosexuelles.
Le second point de nos statuts prévoit «la production et la diffusion d'information sur ces réseaux».
L'activité principale des GLB reste l'édition sur la toile (le "Web") de La France Gaie et Lesbienne (FGL) ou France Queer Resource Directory (FQRD), qui fut le premier "serveur Web" homosexuel en Europe et dans la Francophonie. Ce serveur reçoit la visite quotidienne de plus de 500 personnes.
La FGL se développe selon plusieurs axes principaux: 1) des textes de référence, 2) l'information sur les structures homosexuelles et 3) l'information sur les événements qui concernent les homosexuels.
A coté du rédactionnel original la FGL édite un ensemble de textes de loi français et européen, de propositions et de positionnement politiques.
La FGL rappelle les principaux articles du Droit français concernant les homosexuels. Elle donne le texte du Contrat d'Union Civile (CUC), la résolution européenne dite "rapport ROTH". Le Contrat d'Union Sociale (CUS, texte et argumentaire) a suivi récemment et encore plus récemment ont peut y lire un texte de positionnement de Jan-Paul Pouliquen sur la reconnaissance du couple homosexuel. On trouve également l'article paru dans le «le Monde» du 1er mars 96, «Pour une reconnaissance légale du couple homosexuel», par Pierre BOURDIEU, Jacques DERRIDA, Didier ERIBON, Michelle PERROT, Paul VEYNE, Pierre VIDAL-NAQUET.
Pour le Centre Gai et Lesbien de Paris nous gérons un répertoire des associations gaies et lesbiennes françaises. Ce répertoire, d'environ 300 associations, est consultable sur notre serveur. Il délivre des informations textuelles de premier niveau: objet, adresse, contact. Mais il est aussi un point d'entrée vers des pages plus importantes, fournies par les associations elles même (avec ou sans notre aide), parmi lesquelles on peut trouver (par ordre d'arrivée):
Par ailleurs, des correspondants de toute la France font découvrir leur région et/ou répertorient un certain nombre d'informations pratiques ou les associations et établissements que l'on peut y trouver.
Ceci relève d'une activité journalistique qui s'intéresse aussi aux événements qui jalonent la vie gaie et lesbienne française. Les principales activités politiques et culturelles sont courvertes par nos correspondants.
Au delà de cette couverture les GLB font une publicité prélable importante de grands événements comme le festival de films «Question de genre»en 1994 puis en 1995 ou le «premier festival de films gais et Lesbiens de Paris» en 1994 et sa deuxième édition en 1995. Le programme intégral en était disponible. C'est aussi le cas pour les Lesbian & Gay Pride (LGP): pour Paris 1994 et 1995 et pour toute la France en 1996: la FGL publiait le programme trois semaines avant la version imprimée grâce à une collaboration active avec la Lesbian & Gay Pride...
Les GLB s'engagent aussi en matière de prévention. Nous publions intégralement le fascicule «Garçons entre eux». Y sont présentés agréablement les conseils indispensables à toute bonne prévention contre les MST dont le VIH.
La FGL a aussi diffusé le questionnaire du CNRS pour une "étude des modes de vies des homosexuels français" (réalisée tout les deux ans par Marie-Ange SHILTZ depuis le décès de Michel POLLACK).
Dans un domaine connexe à la prévention nous diffusons le rapport d'Hubert LISSANDRE sur la prise de risque ainsi que deux émissions de radio réalisées en 1994 par FG98.2 sur le même sujet.
En parallèle à la FGL/FQRD les GLB proposent l'espace lesbien Girls n' Girls. Tout en faisant partie de la FGL, ce lieu permet aux filles de se retrouver entre elles dans des pages belles et originales où l'on retrouve questions, confessions et récits de premières rencontres, sans oublier des pointeurs vers des resources internationales.
Les GLB se veulent un relai d'information entre les acteurs français mais aussi entre ceux-ci et des acteurs étrangers ou internationaux.
C'est ainsi que nous avons alimenté en nouvelles internationales es journaux comme TÊTU, le 3 Keller, le journal du Centre Gai et Lesbien de Paris, ou des radios comme Radio-Caroline à Rennes et Radio Trouble Fêtes à Limoges.
Avec nos partenaires de HES nous avons révélé la fourberie des autorités françaises de Paris qui interdisent à l'ambassade de Suède de célébrer des unions homosexuelles dans ses locaux.
Les GLB réalisent l'édition "Web" de la Lettre Européenne (Euroletter) de l'International Gay & Lesbian Association (ILGA, lettre diffusée sur des listes de distribution) et l'archivent et la mettent à disposition de tous sur le serveur de la France Gaie et Lesbienne (FGL/FQRD).
Les GLB rédigent également des articles sur la vie gaie et lesbienne française qui sont transmis à la communauté internationale par courrier électronique et/ou sur la FGL.
Réclamer le droit d'être visible implique aussi que d'exercer cette liberté et notamment par une présence plus soutenue. C'est pour cela que les GLB font acte de présence visible dans des forums (newsgroups, Usenet) généralistes, principalement français, en diffusant des informations sur des événements de la communauté homosexuelle ou concernant les homosexuels.
Les GLB ont refusé de créer ou de participer à la création de forums spécifiquement gais sur Usenet, rejetant ainsi des demandes qui leur avaient été faites. Il apparaît, en effet, plus judicieux d'être présents dans la société française, d'être visibles, en étant là où sont les autres, c'est à dire en parlant de nos passions, de nos cultures dans les groupes dédiés. Pour les sujets qui nécessitent une intimité plus grande, nous conseillons l'usage de listes de distribution comme EuroQueer, même si les moyens à mettre en oeuvre sont plus importants.
Nous avons aussi pour but «la production et la fourniture pour cette communauté d'outils et de compétences dans le domaine de l'informatique, des télécommunications et du multimédia».
Il s'agit pour nous aussi bien d'aider techniquement à utiliser un ordinateur, un fax-modem,... que de présenter ce nouveau medium qu'est l'Internet et les meilleures façon de l'aborder.
C'est ainsi que nous avons pu épauler autant la Lesbian & Gay Pride, Homosexualités et Socialisme, la Fédération sportive CGPIF, Centre Gai et Lesbien de Paris que Karaboom ou l'Association des Parents Gais.
Une des raisons importante de la constitution en association politique est de pouvoir appliquer le dernier point de notre objet: «la défense des droits des gais et des lesbiennes en matière d'information et de communication, en particulier dans les nouveaux médias».
Les actions décrites plus haut participent à la défense des droits des gais et des lesbiennes dans la société française ou européenne. Mais notre action se concentre aussi directement sur l'Internet: L'Internet est connu comme un espace de liberté de parole. Une liberté qui lui est reprochée actuellement puisqu'elle permet à quiconque de pouvoir exprimer une idée en profitant d'une caisse de résonnance internationale. Cet espace de liberté ne fonctionnera que si l'on s'en sert intelligemment et à bon escient.
Un serveur de l'International Lesbian & Gay Association Portugal
(ILGA-Portugal) menacé de fermeture. Une action a été requise sur la liste
de distribution EuroQueer. Nous avons écrit au président de l'université
de Lisbonne en janvier 1996...
Plus proche, c'était l'été 1995, des touristes gais et lesbiens ont
été pris a partis sur le Net parce qu'ils sont gais et lesbiens.
Encore plus proche, la censure rampante qui s'installe notamment chez
CompuServe en décembre 1995. Les Gais et Lesbiennes Branchés ont
manifesté leur désapprobation en prenant l'initiative d'une pétition signée
en un temps record par les principales associations gaies et lesbiennes
françaises (dont: le Centre Gai et Lesbien, le Collectif Gai
et Lesbien Marseille-Provence, le Mémorial de la Déportation Homosexuelle,
la Lesbian & Gay Pride, la Fédération Gémini, les Lesbiennes
Se Déchainent, Homosexualités et Socialisme, le Gage, étudiants
gais, l'Association des Femmes Homosexuelles Européennes, les
Gais Retraités).
Au delà de ces actions, les GLB restent vigilants et participent à la réflexion sur la place des homosexuels dans la société.
Paris, le 2 juin 1996,
vu, le Président, Pierre Léonard,
vu, le Secrétaire Général, Yannis Delmas.
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