Jai connu Corinne
en 1979. En 1988, nous avons dÈcidÈ de faire un test. Pour moi,
le rÈsultat devait Ítre sans surprise : jÈtais consommateur
de drogues et javais depuis longtemps pris beaucoup de risques.
Pourtant, jÈtais sÈronÈgatif et, contre toute attente, Corinne,
sÈropositive ! Bien sšr, Corinne a ÈtÈ dÈsespÈrÈe par cette annonce.
De mon cÙtÈ, le sida faisait dÈjý partie de mon quotidien : pratiquement
tout mon entourage Ètait sÈropositif. CÈtait un peu comme
une fatalitÈ ý laquelle on ne peut pas Èchapper. Une galËre de plus
parmi tant dautres. Javais intÈgrÈ lidÈe dÍtre
sÈropositif, et le fait que Corinne soit atteinte na pas changÈ
mon regard ni mes sentiments pour elle.
PassÈ
le choc de lannonce de sa sÈropositivitÈ, Corinne a repris
le dessus. Elle Ètait asymptomatique ; ý cette Èpoque, ý part lAZT,
les traitements nexistaient pas. Corinne na donc pas
jugÈ nÈcessaire de se faire suivre mÈdicalement. La vie a continuÈ
comme avant. De toute faÁon, on navait pas le choix et on
a fait avec. Corinne ma juste paru plus prÈcieuse quauparavant.
Jai admirÈ son courage. Elle ma vraiment ÈpatÈ.
Notre secret
La menace de la maladie a confortÈ notre dÈsir de rester ensemble,
de vivre au jour le jour, den profiter au maximum sans nous
projeter dans lavenir. Jai ÈtÈ plus attentif ý sa fatigue
ou aux rares moments de dÈprime quelle a bien voulu montrer.
Jai veillÈ ý ce quelle ne fasse aucun excËs afin quelle
ne tombe pas malade. Mais sinon, nous avons occultÈ la maladie.
Nous nen parlons pratiquement jamais entre nous. Personne
ne le sait, pas mÍme notre famille. Cest notre secret. Un
secret qui a resserrÈ nos liens.
Il y a deux ans, nous avons dÈcidÈ davoir un enfant. Corinne
a fait un bilan. Ses T4 Ètaient bas et sa charge virale inquiÈtante.
Depuis, elle suit un traitement. Nous navons pas pu avoir
denfant pour le moment. Nous concentrons toutes nos forces
pour tenir jusquý larrivÈe dun traitement qui
pourra guÈrir Corinne. Nous sommes confiants : aprËs Ítre passÈs
ý travers tant dÈpreuves, nous finirons bien par retomber
une fois de plus sur nos pieds.
Philippe
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Aider et
soutenir les proches
Les
volontaires de AIDES reÁoivent, informent et soutiennent toutes
les personnes concernÈes par lÈpidÈmie ý VIH, ce qui inclut
bien sšr les proches. De plus, des groupes spÈcialement destinÈs
aux proches se sont constituÈs dans plusieurs comitÈs AIDES. Cest
notamment le cas ý Paris, o˜ le groupe des proches accueille les
premiers et troisiËmes jeudis de chaque mois,de 20 ý 22 heures,
ý Arc-en-Ciel, 52, rue du Faubourg - PoissoniËre, 75010 Paris, 01
53 24 12 00.
On peut aussi appeler les animateurs de ce groupe chez eux :
Christiane (01 48 99 94 68), GÈrard (01 45 74 38 07), Michel-Yves
(01 43 42 33 04).
Par ailleurs, les proches qui ont besoin dÍtre informÈs sur
la prÈvention, linfection ý VIH et les traitements, ou simplement
de parler, peuvent appeler Sida Info Service,
au 0800 840 800 (24 heures sur 24, 7 jours sur 7).
Ligne de vie est plus particuliËrement
destinÈe ý apporter un soutien et un accompagnement pour traverser
une pÈriode difficile : 0801 037 037, lundi, mardi, jeudi, vendredi,
de 18 ý 21 heures.
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