Infection à VIH et déficience visuelle : l'association AIDES Ile-de-France propose un groupe d'échanges et de paroles aux patients concernés par l'infection VIH et atteints de troubles de la vision. 1er et 3e jeudi de chaque mois, de 20h à 22h. Se renseigner à AIDES au 44 52 33 57 (répondeur).
AIDES Ile-de-France organise des ateliers santé (entrée libre et gratuite). Prochains thèmes abordés : la rétinite à CMV (lundi 10 juillet) ; soins dentaires et séropositivité (jeudi 28 septembre) ; actualités thérapeutiques (jeudi 26 octobre) ; traitement des candidoses (jeudi 23 novembre). Il est conseillé d'appeler AIDES avant, pour vérifier les dates (Tél. : 44 52 00 00 ; 247 rue de Belleville 75019 Paris). Signalons également les réunions publiques d'information sur les traitements, organisées par Act up (Tél. : 48 06 13 69) et les réunions d'information d'Actions-Traitements (Tél. : 43 67 66 00).
AIDES Fédération édite et diffuse gratuitement les Info Plus, brochures d'information médicale. Parmi les numéros parus récemment : les maladies de peau ; les mycobactéries atypiques. Pour toute information Tél.: (1) 53 26 26 70.
L'étude d'une cohorte française d'enfants nés de mères séropositives, suivie depuis 7 ans et comportant actuellement 2 500 enfants, a permis de préciser les facteurs de transmission materno-f¶tale du VIH (dont le risque est chiffré en moyenne à 20 %). Certains de ces facteurs sont déjà connus : progression de l'infection chez la mère, allaitement au sein, antigénémie p24 positive, chiffre de T4 (15 % de transmission au-dessus de 600 contre 43 % en-dessous de 200 T4/mm3). Fait nouveau, l'âge maternel apparaît déterminant : 16 % de transmission pour les moins de 25 ans, 30 % au-dessus. En revanche, la région, l'origine ethnique et le mode de contamination de la mère n'affectent par le taux de transmission materno-f¶tale du VIH.
Les laboratoires Janssen recommandent, en raison de la possibilité de survenue de troubles du rythme cardiaque, de ne plus associer leur spécialité Prépulsid® (utilisée dans le traitement de certains troubles de l'estomac) avec les antifongiques imidazolés (médicaments contre les mycoses) Nizoral®, Daktarin® et Sporanox®. Cette contre-indication ne concerne pas le Triflucan®.
Une enquête sur le comportement de 6 000 jeunes français âgés de 15 à 18 ans a montré que 55 % d'entre eux ont déjà eu un rapport sexuel, avec ou sans pénétration. 1,4 % (filles et garçons) ont déjà eu au moins une relation homosexuelle. 85 % des jeunes ont utilisé des préservatifs lors de leur premier rapport sexuel, le chiffre étant de 57 % en 1989. Cette proportion descend cependant à 72 % chez les garçons et 51 % chez les filles lors du dernier rapport en date.
Une enquête réalisée à la demande du ministère de la Santé, auprès de médecins généralistes, montre que 13 % pensent que le VIH peut être transmis par la salive, 6 % en donnant son sang, 2 % par un moustique, 7 % en étant hospitalisé dans le même service qu'un séropositif, 1,5 % dans les toilettes publiques et 49 % lors de soins dentaires. Seulement 70 % proposent un test de dépistage aux femmes enceintes, 73 % aux patients consultant pour une MST, 83 % lors de l'examen prénuptial et 81 % aux usagers de drogue. Par contre, 12 % admettent avoir prescrit un test de dépistage à l'insu du patient. Des résultats inquiétants, même si la méthodologie de cette enquête a été vivement critiquée.
Des américains ont rapporté un cas de guérison spontanée d'une infection à VIH (le VIH a disparu de l'organisme) chez un bébé dont 3 cultures virales, à 19 et 51 jours de vie, avaient été positives. C'est la première fois qu'une telle observation est parfaitement démontrée, une erreur de laboratoire ayant été incriminée auparavant dans des cas similaires.
La proportion de dons de sang positifs pour le VIH est passée en France de 6,4 à 0,47 pour 10 000 dons entre 1985, date de début du dépistage systématique des anticorps anti-VIH, et 1993. Grâce à une sélection des donneurs éliminant ceux appartenant aux « groupes à risque ». Certains départements présentent encore un taux élevé de dons positifs : 3,64 à la Réunion, 2,12 aux Antilles et en Guyane et 1,30 en Corse, toujours pour 10 000 dons de sang.
Les personnels de santé des établissements de soins publics ou privés contaminés par le VIH dans l'exercice de leur profession seront indemnisés par un fonds de solidarité du Ministère de la Santé.
Une équipe de l'hôpital Louis Mourier a rapporté le premier cas documenté de transmission du parasite Pneumocystis Carinii d'une mère à son f¶tus. Très immunodéprimée, cette femme avait interrompu son traitement par AZT et aérosols de pentamidine un an auparavant.
La TVA sur les seringues et les Stéribox est passée de 18,6 % à 5,5 %. Une baisse que les pharmaciens se sont engagés à répercuter intégralement sur le prix de vente.
Les essais Delta (en Europe) et ACTG 175 (aux États-Unis) comparent l'AZT et les associations AZT + ddI et AZT + ddC, chez les personnes qui commencent le traitement, sur des critères cliniques (apparition d'infections opportunistes, durée de vieä). On devrait avoir les résultats de l'ACTG 175 à l'automne et ceux de Delta en fin d'année. Pour éviter qu'un trop grand nombre de patients ne quittent Delta (en raison de sa durée), les organisateurs de l'essai l'ont modifié : les patients qui y participent depuis plus de deux ans, ou ceux dont l'infection à VIH évolue, peuvent avoir accès à une association d'antiviraux (ou changer d'association, s'ils en prenaient déjà une). Ils seront répartis au hasard entre AZT + ddI (ou AZT + ddC, s'ils prenaient auparavant AZT + ddI) et AZT + 3TC.
Cette année, faute d'accord entre les chaînes de télévision, l'émission Sidaction n'aurait rapporté que 40 millions de francs. Contre 300 millions, en 1994.
En mai, le ministère de la Santé a rendu public un « rapport sur les essais thérapeutiques menés hors cadre légal, dans le domaine du sida ». Parmi les irrégularités relevées, certaines concernent des scientifiques reconnus, qui n'ont pas respecté la législation protégeant les patients. La version du rapport diffusée aux journalistes ne cite pas de noms, mais on peut reconnaître le Pr Andrieu (fiche N°1) ou le Pr Chermann (fiche N°7). D'autres fiches concernent des « pratiques parallèles », qui ne respectent pas les procédures d'évaluation scientifique (en fiche N°8, on reconnaît M. Beljanski).
Le Pr Andrieu (Hôpital Laënnec, Paris) aime la publicité tapageuse. En 1985, il avait promu la ciclosporine comme traitement du sida. Il s'était trompéä En mars 95, il récidive, en vantant les vertus des corticoïdes en couverture du magazine VSD. Alors que son étude a été réalisée au mépris des droits légaux des patients (le protocole n'a pas été soumis à un comité d'éthique, ou CCPPRB). De plus, ses résultats sont bien minces : 44 patients traités par prednisolone (un corticoïde). Chez 27 d'entre eux, les T4 ont augmenté. Pas d'effets secondaires graves. On est très loin d'une démonstration d'efficacité. C'est juste une donnée nouvelle, qui mériterait d'être confirmée (ou infirmée) par un véritable essai. Rappelons par ailleurs que les corticoïdes peuvent avoir des effets secondaires sérieux, lors d'un traitement de longue durée.
L'accès aux soins des personnes les plus démunies : tel est le thème d'une circulaire rédigée par Simone Veil et Philippe Douste-Blazy, avant leur départ du ministère de la Santé. Ce texte fait le point de manière détaillée sur les procédures d'accès aux soins, et insiste pour que les droits des personnes soient respectés. (Circulaire du ministère des Affaires sociales, N°9508 du 21/3/95).
L'essai international de prévention du CMV par le valaciclovir a été interrompu, car il y avait un peu plus de décès dans le groupe traité par ce médicament que chez les personnes qui recevaient le médicament de comparaison (aciclovir = Zovirax®). On ne connait pas les raisons de cette différence. Le valaciclovir serait peut-être responsable de problèmes vasculaires (entraînant des troubles rénaux ou neurologiques), survenus chez quelques patients traités.
Le Conseil national du sida a recommandé le suivi des enfants nés de mères séropositives traitées par AZT pendant la grossesse, afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'effet secondaire à long terme (chez ces enfants, ou, à plus long terme encore, chez leurs descendants).
Plusieurs antiprotéases (un nouveau type de médicament anti-VIH) sont actuellement à l'essai en France. Ces études s'adressent surtout aux personnes qui commencent le traitement anti-VIH :
- Un essai en triple association (AZT + ddC + ABT-538, l'antiprotéase des laboratoires Abbott) est en cours. Il est coordonné par le Dr Leibowitch (hôpital Poincaré, à Garches). Cet essai est complet (30 patients).
- Un autre essai, coordonné par le Pr Katlama (hôpital Pitié-Salpétrière, Paris) est prévu. Il compare l'AZT à l'ABT-538 et à l'association des deux.
- Le MK 639 des laboratoires Merck (autrefois appelé L-624) sera comparé à l'AZT et à l'association des deux. Cet essai devrait avoir lieu dans les hôpitaux Rothschild (Paris) et Paul Brousse (Villejuif).
- L'essai portant sur le saquinavir, l'antiprotéase de Roche, continue. Il compare quatre traitements : AZT seul ; AZT + saquinavir ; AZT + ddC ; AZT + ddC + saquinavir. Les personnes recevant l'AZT seul passeront au bout d'un an à une association (on ne sait pas encore si ce sera AZT + saquinavir ou AZT + ddC + saquinavir). Cet essai est critiqué par le groupe TRT 5 (Act up, Actions Traitements, AIDES, Arcat-sida, VLS), en raison de sa longueur et de sa rigidité.
Pour les personnes qui ne peuvent pas entrer dans ces essais, il est urgent de mettre en place des programmes compassionnels. Roche l'avait promis pour le 1er semestre 95, mais n'a pas tenu son engagement. Le saquinavir sera peut-être disponible en août, pour 400 patients seulement (sur la France).