Cher Monsieur,
Je comprends mal pourquoi dans les infos de TRT5 (REMAIDES n°15 du 1er février 1995) vous publiez des informations inexactes. Je ne vois pas comment nous pouvons envisager des collaborations utiles si vous ne vous renseignez pas avant d'écrire.
Certes l'essai des Docteurs Vittecoq et Lefrère (1) ne porte pas de numéro ANRS mais toute la virologie de cet essai, soit 416 000 francs, a été payée par l'ANRS pour cet essai.
En ce qui concerne l'immunothérapie passive d'une façon générale, le problème n'est pas de s'y intéresser ou non, c'est de trouver un protocole qui ait le moindre sens et nous pouvons avoir quelques doutes sur les possibilités d'y aboutir à courte échéance, et ce pour des raisons techniques sur lesquelles l'ANRS est tout à fait prête à vous donner des explications. Elle l'a d'ailleurs fait à répétition dans les réunions d'associations.
Je vous prie de croire à l'expression de mes sentiments les meilleurs.
(1) Note de la rédaction : l'essai d'immunothérapie passive IP002, conduit par les Drs Vittecoq et Lefrère, consistait à prélever du plasma riche en anticorps anti-VIH chez des personnes séropositives en bonne santé, à le chauffer pour inactiver le VIH et à le transfuser à des personnes malades du sida.
Cher Monsieur,
Nous sommes flattés de l'attention avec laquelle vous lisez Remaides. Cependant, votre réponse montre bien l'ambiguïté de votre position vis-à-vis de l'immunothérapie passive :
D'un côté, vous montrez un grand scepticisme de principe à l'égard de l'immunothérapie passive, notamment au cours des réunions avec les associations.
De l'autre, vous réagissez vivement quand on écrit que le sujet n'intéresse pas l'ANRS. Et vous rappelez que l'agence que vous dirigez a payé les frais de virologie (ce que nous savions, puisque vous l'aviez dit au cours d'une réunion avec les associations).
Cependant, il est clair que si l'immunothérapie passive ne constitue pas aujourd'hui une possibilité de traitement, elle représente une voie de recherche intéressante. Ne méritait-elle pas d'être explorée ? Pourquoi négliger cette piste ? Un investissement plus précoce et plus soutenu de l'ANRS (institution dont vous dites vous-même qu'elle ne manque pas de moyens financiers) n'aurait-il pas permis d'obtenir un peu plus tôt des résultats un peu plus clairs ?
Vous remerciant de l'intérêt que vous portez à notre revue, nous vous prions, cher Monsieur, d'agréer nos meilleures salutations.
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