AIDES Ile-de-France organise régulièrement des séances d'information médicale. Ces « ateliers santé » sont gratuits et ouverts à toutes les personnes concernées par l'infection à VIH. Prochains thèmes : pourquoi, quand et comment se faire poser un cathéter central ? (jeudi 26 janvier, 20h) ; Manipulation pratique d'un cathéter et démonstration (jeudi 9 février, 20h). Ces ateliers santé ont lieu à AIDES, 247 rue de Belleville 75019 Paris.
L'association VLS (Vaincre le sida) propose de livrer des repas à domicile aux personnes malades du sida, habitant Paris. La participation demandée va de 1 F à 23 F par repas, en fonction des ressources. VLS : Tél. (1) 42 77 82 82.
Face aux cryptosporidioses, outre la paromomycine (Humagel® en sachets, Humatin® en gélules), l'azithromycine (Zithromax®) ou la roxithromycine (Claramid®, Rulid®) pourraient présenter une certaine efÞcacité. La roxithromycine exige une surveillance régulière des enzymes hépatiques (sur simple prise de sang).
La leishmaniose viscérale, due au parasite leishmanie, est une infection qui ne touche que des personnes ayant séjourné dans le pourtour méditerranéen. Les symptômes sont souvent proches de ceux de l'infection à mycobactéries (MAC). Une injection mensuelle de Glucantime® constitue une prévention efÞcace.
L'association ESPAS s'occupe de soutien psychologique aux personnes touchées par le VIH. Cette équipe intervient gratuitement, sur Paris. Son rôle consiste à trouver l'intervenant (psychiatre, psychologueä) le plus à même d'aider la personne. Cet intervenant peut faire partie du secteur public (Centre médico-psychologique, entièrement gratuit) ou du secteur privé, en fonction des souhaits et des ressources de la personne. ESPAS est aussi en relation avec des médecins connaissant bien les problèmes rencontrés par les usagers de drogue, et formés aux traitements de substitution. ESPAS Tél. : (1) 42 26 73 01.
Plusieurs études ont renforcé l'idée que les personnes séropositives doivent se protéger d'une réinfection par le VIH. Il semble que, chez une même personne infectée par deux souches différentes de VIH, celles-ci puissent se recombiner pour donner naissance à d'autres souches potentiellement plus dangereuses. Par ailleurs, les souches de VIH résistantes à l'AZT peuvent se transmettre d'une personne à une autre.
SOS homophobie est une ligne téléphonique créée à l'initiative du Centre gai et lesbien. On peut y parler de son homosexualité et bénéÞcier de conseils, face à l'homophobie, qu'elle s'exprime par des mots ou des actes. Tél. : (1) 48 06 42 41, du lundi au vendredi, de 20h à 22h.
EnÞn un échangeur de seringues à Paris ! L'appareil est situé près de la gare du Nord. Deux autres seront installés en 1995. Les villes d'Ivry-sur-Seine (près du centre de santé) et de Lyon s'y mettent aussi.
Le Sommet de Paris sur le sida, organisé par le gouvernement français, a réuni 42 pays, le 1er décembre. Il s'est achevé par une très belle déclaration d'intentionä en totale contradiction avec les politiques discriminatoires de certains états signataires. Par ailleurs, l'un des objectifs de ce sommet était de voir les pays « riches » s'engager Þnancièrement en faveur des pays « pauvres ». Ce ne fut pas le cas.
Deux nouveaux documents Info Plus ont été édités : Les examens complémentaires ; Les hépatites virales. Ces brochures sont disponibles gratuitement auprès de l'association AIDES.
Certains doutaient encoreä Une étude récente démontre, de manière irréfutable, que le préservatif est efÞcace : elle porte sur 256 couples hétérosexuels dont l'un des partenaires était au départ séronégatif, l'autre, séropositif. Au bout de deux ans, aucune transmission du VIH n'a eu lieu chez ceux qui utilisaient systématiquement le préservatif (ils représentaient environ la moitié des 256 couples). En revanche, le taux de transmission a été de 12,7 % chez les couples utilisant le préservatif de manière intermittente, ou ne l'utilisant jamais.
Les vaccins anti-VIH dont on dispose actuellement ne sont pas assez Þables pour être essayés à grande échelle aux États-Unis (comme le prouvent quelques contaminations survenues chez des volontaires participant à des essais, en 1994). Qu'importe ! Étudions ces vaccins en Thaïlande, au Brésil ou en Ouganda : telle est la position de l'Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.). Position qui coïncide avec celle des Þrmes pharmaceutiques américaines, ayant mis au point ces prototypes de vaccins. Business is business !
Les laboratoires Glaxo prévoient de lancer en 1995 un essai relativement innovant : les patients seront des personnes ayant entre 25 et 250 T4/mm3 et prenant un traitement soit par AZT, soit par AZT + ddI, soit par AZT + ddC. Ils seront répartis au hasard entre : leur traitement + placebo ; leur traitement + 3TC ; leur traitement + 3TC + loviride (nouveau médicament anti-VIH des laboratoires Janssen). Mais le protocole montré aux associations de lutte contre le sida, en décembre, posait plusieurs problèmes : rien n'était prévu en cas de baisse des T4 ; rien n'était prévu au cas où les personnes auraient besoin de changer de traitement en cours d'essai. Les négociations avec Glaxo sont en cours, pour tenter d'améliorer ce protocole.
Chez les enfants atteints de sida, les perfusions d'immunoglobulines intra-veineuses permettent de réduire la fréquence des infections bactériennes. Mais une étude récente, portant sur 255 enfants, montre que ce bénéÞce n'existe que pour ceux qui ne prennent pas de Bactrim®. Chez ceux qui en prennent, les perfusions d'immunoglobulines n'apportent rien. Très probablement parce que le Bactrim® diminue déjà beaucoup le risque d'infections bactériennes.
L'essai « Avanti », organisé par les laboratoires Wellcome, devrait commencer début 1995, en Europe et en Australie. Il s'adressera à des personnes n'ayant jamais pris d'antiviral. 50 personnes recevront AZT + 3TC ; 50 autres, AZT + 3TC + loviride (nouveau médicament anti-VIH des laboratoires Janssen). De trois mois en trois mois seront organisés des essais similaires, visant à évaluer des associations doubles et triples, sur des critères virologiques (charge virale). Chacun de ces essais durera un an. Cette démarche innovante est calquée sur celle du groupe de laboratoires ICC, aux États-Unis.
Les incohérences de la politique française en matière de drogues se sont vivement manifestées ces derniers mois. Le ministère de la Santé est maintenant convaincu de l'intérêt de la substitution. Celle-ci consiste à proposer aux usagers de drogue de la morphine ou un produit proche, qui se prenne par voie orale (méthadone, Moscontin®, Temgésic®ä ). Cela permet de sortir de la course quotidienne à l'héroïne et évite les risques de transmission des virus liés aux injections. Mais en France, la substitution n'est pas légale, en dehors des structures de distribution de méthadone, qui comportent trop peu de places. Ainsi, en novembre, une personne qui, ne pouvant trouver sa méthadone en France, était allée la chercher en Belgique, a été condamnée par la Justice. Par ailleurs, des médecins généralistes qui prescrivaient des médicaments en substitution ont été suspendus d'exercice par le Conseil de l'Ordre des Médecins. EnÞn, à Montpellier, l'association ASUD (auto-support des usagers de drogues) a ouvert une salle de « shoot propre »ä et convoqué la presse, aÞn de mettre l'État face à ses incohérences. Cette salle a aussitôt été fermée par décision du Préfet. Suite à ces affaires, le ministère de la Santé a annoncé sa volonté d'élargir les possibilités de prescription de la méthadone. Cela devrait se concrétiser en 1995.
Les laboratoires Wellcome ne se contentent pas de vivre des rentes que leur procurent l'AZT et le Zovirax®. Ils ont plusieurs molécules anti-VIH en développement : Le BW-935 (ausi appelé FCU), le BW-1592 et le BW-524 (aussi appelé FTC) appartiennent à la même famille que l'AZT, la ddIä Le BW-141 est un inhibiteur de protéase. EnÞn, le Tucaresol est un stimulant du système immunitaire. Tous ces produits sont en cours d'essais préliminaires (phase I/II). Ils ne sont pas disponibles actuellement en traitement. Fait intéressant : le BW-935 sera directement étudié en triple association, avec AZT + 3TC.
Nous écrire