J'ai feuilleté quelques exemplaires de votre journal, je le trouve très médicalisé. À aucun moment n'apparaît le rôle important du facteur psychologique dans le développement de la maladie, ni d'une remise en question de l'hygiène de vie : alimentation saine, régulièreä
Ces deux facteurs sont primordiaux dans le processus d'évolution. Dans tous les discours entendus à la TV, radio, journaux, je n'entends qu'une campagne préservatif, qu'une quête pour la recherche, et le reste ? Et que de mort.
Et la vie ? Ne pouvez-vous pas changer de langage et adresser des messages d'espoir ? Car des séropositifs qui se portent bien, il en existe. Ils se sont pris en main et ils ont refusé d'avoir déjà un pied dans la tombe. Et tout ce qui est dit aujourd'hui accompagne les autres à mettre le deuxième pied.
Moi je dis NON. Et j'encourage ma s¶ur qui souffre de ce mal, mais souffre aussi qu'aucune médecine ne l'encourage à vivre, puisque cette maladie est fatale. La Société a le Sida. Oui. Elle entraîne l'humanité à sa perte. Il est temps de réagir.
Catherine
Je vous trouve un peu sévère avec REMAIDES qui a été créé par trois séropositifs : Philippe BEISO, Richard DAVID (tous deux décédés depuis) et moi-même.
Ne trouvez-vous pas qu'il s'agissait déjà d'un bel exemple de refus de l'adversité ? Nous avons voulu cette lettre d'informations médicales (car il s'agit bien de la mission première de REMAIDES) accessible au plus grand nombre de lecteurs.
Expliquer encore et toujours l'infection à VIH n'est pas chose facile. Les médecins ou spécialistes qui écrivent dans REMAIDES apportent leur compétence professionnelle. Les personnes qui témoignent apportent leur vécu. Témoigner sur sa maladie c'est important pour le malade, pour ses proches, pour nous tous.
Je vous invite à relire les numéros précédents qui traitaient des répercussions d'ordre psychologique de la séropositivité, de l'importance de la nutrition, des loisirs, de la vie tout simplement.
Je comprends votre critique car c'est notre souci permanent : rester un lien de force, de solidarité en faisant participer les personnes concernées par l'infection à VIH au débat sur le SIDA.
Mais n'oubliez jamais qu'il faut rester objectif, réaliste et déterminé pour se battre.
Yvon LEMOUX
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