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La prise de risque face au VIH

Depuis de longues années, le combat contre le VIH a été déclaré. Que ce soit dans les laboratoires de l'industrie pharmaceutique, ou dans la rue, nombreux sont ceux qui y participent. Le VIH a dépassé le simple fait pandémique pour devenir un acteur de la société. Face à son évolution rapide dans notre société, sont intervention au coeur de nos relations affectives, le CNRS réalise chaque année une étude sociologique sur les modes de vie du groupe humain le plus touché à ce jour par la pandémie. Cette étude réalisée par Michael Pollak et Marie Ange Schiltz fait ressortir les adaptations induites par le VIH dans les comportements et quantifie les attitudes, la mise en place des stratégies d'évitement du VIH.

Aujourd'hui la diffusion du VIH concerne l'ensemble des citoyens quelque soit leur mode de vie. Il est donc important de réaliser une prévention efficace qui prenne en compte les résultats des études et des constatations : 20% des personnes interrogées n'ont pas de stratégie d'évitement du VIH ou ont une stratégie faillible.

L'étude de Hubert Lisandre et l'APSI : " Les homosexuels et le Safer Sexe " a fait ressortir que les messages de prévention clairs et directifs ont une portée limitée. A travers le concept de la "Divine Punition " et plus précisemment du statut du martyr/élu du séropositif, il apparaît que la simple affirmation exclusive de protection par l'usage d'un préservatif ne peux trouver une réception suffisante.

Dans la mesure où la perception de la séropositivité , du statut du séropositif est imaginé comme valorisant dans une société de banalisation, il apparaît nécessaire de jouer sur cet aspect pour que ce qui est à ce jour du niveau du fantasme émerge tel quel dans sa réalité. Dans ce domaine comme dans celui de la peinture figurative, la représentation des faits crus ne s'impose pas comme la solution. Le symbolisme faisant appel au fin fond culturel et à l'inconscient a un rôle primordial à jouer. Autant il est clair que l'usage du préservatif est indispensable et compris comme tel, dans les relations de passages, autant la mise en oeuvre de cet usage fait apparaître des lacunes, des manquements (actes manqués), imputables au désir statutaire du séropositif et aussi à des périodes dépressives. Manquements pour lesquels, la clarté du message n'apporte rien.

C'est ainsi qu'en collaboration avec Hubert Lisandre, 5 messages mettant en œuvre l'ambiguité, l'érotisme, le plaisir, la dérision, ont été conçus et testés lors d'une émission du magasine RAGEsur FG98.2, le 3 Décembre 1994 :

Ces messages sont tous construits selon le même format :

Introduction râles, érotisme thème


L'introduction publicitaire provoque la césure avec le programme précédent. c'est une partie du message qui dure une dizaine de secondes et qui peut être adaptée au format des radios qui diffuseront, Le râle, introduit l'érotisme, le plaisir, et associe ce plaisir à la notion de protection, ce qui fait souvent défaut, le préservatif étant fréquemment ressenti comme une gêne. Durée 15 secondes, Le thème : durée 10 à 20 secondes, musicalement et textuellement présente la charge fantasmagorique :

L'émission du 3 Décembre 1994 a fait apparaître la receptivité ambiguë et donc l'efficacité de ces messages : les râles : correction à faire, il en faut deux pour imager une relation amoureuse et sexuelle. Mais l'importance de la charge érotique (lorsque l'on prend un pied pareil, utilise t'on un préservatif), et de la protection est bien ressortie. Il en est de même que la liberté d'interprétation du même auditeur qui a entendu " protégez moi" et "protégez vous de moi ".

Les thèmes principaux sont de trois types :

Ces constructions ne proposent pas de solution. Les questions sont en en l'air et doivent y rester pour que chacun trouve sa réponse. Malgré l'orientation résolument Gay de ces messages, les mécanismes et leurs impacts sont universels, même au fin fond de nos campagnes où nos concitoyens ont aussi un inconscient.

A ce jour, les deux émissions du 26 Novembre 1994 et du 3 Décembre 1994 ont été diffusées en directe à ces dates et en différées sur RTF à Limoges et sur BIP à Besançon. Elles sont disponibles
depuis sur le réseau Internet dans la base de données décrivant la vie gay et lesbienne Française : FGL, et aussi à travers le serveur de solidarité SIDA de l'IRCAM.

  1. Vous n'êtes pas résolu à croire n'importe quelle statistique sur l'inéfficacité des préservatifs ?
  2. Vous êtes interressés par cette approche qui change de l’assommoir publicitaire sur l'usage des préservatifs ?
  3. Vous ne croyez pas qu'une certaine vision assez restrictive de la famille, de l'amour, soit une solution universelle ?

Rendez-vous ici pour avoir l'analyse d'Hubert Lisandre sur le contexte psychologique lié à la prise de risque. accès modem

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