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des homosexualités |
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Le cycle de Jean Michel Dariosecq fait une pausepolitique. Fini la mondialisation, la phobie de l'ingérance dans la sphère personnelle, la digestion sociale, et le "tritacarne" hétérosexuel.Jean Michel nous emmène sur les chemins de la réflexion intérieure. Suis je ambigü ? Plombé ou frustréQue ceux qui mettent des capotes systématiquement et sans se poser de question sortent ! Que ceux qui ne mettent jamais de capotes par choix sortent aussi ! L'homosexuel n'est pas blanc ou noir, bon ou mauvais, assassin ou pacifiste pour reprendre l'expression d'un groupe de pression radical. Il est ! Et en ce sens, il doute, se pose des questions sans réponses immédiates et le temps fuit plus vite. L'alternative "Plombé ou frustré", fait aussi appel à une autre notion, celle de la jouissance. Point n'est besoin de soulever sans cesse la problématique d'une quête de la mort, d'un suicide déguisé. S'il est, certes sous jascent, il n'en est que mieux conforté par un désir de jouissance qui n'aboutit pas. C'est, par définition, le domaine du fantasme, le rêve qui ne se réalise jamais. Alors, forcément on court toujours après. Éternel frustré et peut être un jour plombé, voilà l'ambiguïté qui se résoudra un jour de malchance. Une quinzaine de personnes se sont lancées dans l'aventure de ce groupe de parole. Il n'a pas fallut attendre longtemps avant que l'hésitation ne cède à la libération empreinte de ce désir de jouissance, du fantasme de la fécondation, à cette phobie revécue du viol, d'être écouté. Il est là, rampe, guette, mais personne ne le nomme. Personne ne parle de lui : le risque. Il est estimé minime, mais sous entendu. Les contradictions jaillissent à défaut d'être gérées, la génération des frustrés est visible le temps de 120 minutes. Un forum agitéLe forum de ce soir dédié à l'expréssion par l'écrit est animé par Guillaume Dustan. Quelques douces paroles sur les lesbiennes et l'amphithéatre commence à se vider. D'autres paroles toujours aussi pertinentes et dans le sujet sur les capotes et leur non usage et le forum termine sa migration dans le patio. Guillaume Dustan est comme un commercial en mal d'argument et désolé de ne pas savoir convaincre, qui utilise la technique du désespoir : le disque rayé. C'est pas brillant. Dernière chance Dernière soirée, dernière
chance. Le patio se remplit, est adopté, mis en scène par
un groupe de jeunes anarchistes. L'année
dernière, la
croisière avait pris possession des pelouses. Cette année,
Bang Bang, est venu donner une
fois de plus un peu de fraîcheur à cette langueur finissante
et anxiogène. Dernier jour, avant-dernière nuit, la soirée
officielle 'boum et Cie" se languit dans l'indifférence alors
que ce patio si politique d'habitude, prend vie. Les groupes restent,
discutent, s'éternisent enfin, qu'y a-t-il de plus libre qu'un
perdant ? Les barrières s'abaissent, les boucliers laissent apparaître des yeux, les glaives tombent lourdement à terre. D'un rictus naît un sourire, d'une attente naît une avancée, stop oui, non attend. Les couples se forment, le soleil se couche et pourtant tous le perçoivent encore. C'était jeudi. Pourquoi attendre, pourquoi refuser à 500 personnes une soirée unique, une nuit dans les calanques, au clair de lune, à fleur d'eau fraîche où se reflètent tous ces regards tendus ? Pourquoi insister avec des "coquins maillards" dans les bois sous les fenêtres des bâtiments du crous, pourquoi reproduire une annexe des back room ? N'y a-t-il pas plus simple ? Délier, libérer l'attente ! Reportage : René Lalement, Pierre Léonard, Jean Benoît Richard, Donald Suzzoni.
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