Michel Laurent
Secrétaire Fédéral
Aubervilliers, le 23 février 2001
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Suite à votre interpellation des candidats aux élections municipales, je me permets de vous faire parvenir les réponses suivantes.
Le combat contre toutes les formes de discrimination, et contre l'homophobie en particulier, est pour moi un combat que je qualifierai d'identitaire.
Il y a un an, les députés communistes ont déposé une proposition de loi visant à combattre la haine homophobe. Je veux notamment évoquer l'article 8 de ce texte élaboré de concert avec les associations , article qui évoque la création d'une autorité chargée de coordoner et d'impulser des actions d'éducation et de sensibilisation sur la sexualité, notamment dans les lycées, les formations, ou encore auprès des professions nécessitant une meilleure connaissance de l'homosexualité.
Le Conseil Général doit se montrer garant du droit à l'égalité de tous devant les services publics. Ce principe intangible de notre République ne peut souffrir aucune exception discriminatoire.
Concernant plus particulièrement l'ouverture des procédures d'adoption aux couples de même sexe, j'ai déjà eu l'occasion de dire toute ma volonté que soit mis fin à l'hypocrisie d'une société qui sait bien que de très nombreux enfants sont élevés par des couples hmosexuels mais qui refuse de le reconnaître dans leurs droits. Ce qui doit être au centre de la réflexion, ce n'est pas le droit à l'enfant, ce sont les droits de l'enfant. Et à ce titre, il a le droit à une famille stable bénéficiant de sécurités juridiques, quelle que soit la sexualité de ses parents. Ainsi, oui, je soutiens l'ouverture des procédures d'adoption aux couples de même sexe.
Commepour toutes les autres catégories de population, je tiens à éviter toute communautarisation de la question homosexuelle. La démarche qui m'anime, c'est "tous différents, tous unis, pour décider ensemble de l'avenir du département". C'est ainsi que je favoriserai tout ce qui pzermettra un échange permanent élus-citoyens, une co-élaboration de tous les projets de le cité. Chacun est invité à apporter sa pierre, sa richesse, sa sensibilité particulière à l'édifice commun.
Ceci dit, et pour répondre plus précisément à votre question, il s'agit aussi, dans l'éventail des possibilités du Conseil Général de regarder comment chacun peut, le plus à l'aise possible, vivre ses poassions et ses cenres d'intérêt, faire respecter son droit à la différence, et même plus : son droit à l'indifférence. A ce titre, pourquoi ne pas étoffer de revues gaies et lesbiennes le titres de périodiques disponibles en bibliothèque ?
Les associations de gays ou de lesbiennes doivent, quand elles existent, être considérées comme les autres associations sans aucune discrimination.
Le conseil général de la Seine Saint-Denis a déjà en partenariat avec les villes de Seine Saint-Denis développé de très gros efforts de prévention et de lutte contre le Sida. Ce travail a permis, avec des médecins, des infirmiers, le planning familial, des interventions en milieu scolaire.
Pour la période à venir, nous allons actualiser notre "répertoire des partenaires" de la prévention de la toxicomanie et du Sida.
Enfin, nous travaillons à mettre en place un réseau d'intervenants dans l'accompagnement des malades du Sida.
La déportation homosexuelle me touche particulièrement et je compte agir pour réfléchir, parallèlement au travail de mémoire des résistants et des associations juives, aux actes complémentaires à produire pour ancrer dans la conscience collective le souvenir de cette déportation collective.
J'ai l'intention de participer cette année à cette importante manifestation. On n'en a pas fini de nos combats communs contre toutes les formes de discriminations.
Alors, rendez-vous le 23 juin !
Voici les réponses que je tenais à apporter à vos questions. Bien entendu, je me tiens à votre entière disposition pour toute précision ou information supplémentaire que vous jugerez utile de connaître.
Vous souhaitant bonne réception, et vous souhaitant pleine réussite pour vos actions à venir, je vous prie de recevoir, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, l'expression de mes sentiments dévoués.
Michel LAURENT