La Lesbian & Gay Pride Île-de-France se réjouit de voir le gouvernement s'engager dans la lutte contre la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Le dialogue politique, poursuivi par les associations membres du Conseil après l'adoption de la loi relative au pacs, aura porté ses fruits, puisque plusieurs des propositions de notre Livre Blanc ont été retenues. Sur le plan pénal, ce sont quatre propositions de loi déposées par les groupes communiste et socialiste et par les Verts à l'Assemblée nationale et par le groupe socialiste au Sénat afin de réprimer les propos discriminatoires, notamment homophobes. Cependant, ces propositions n'ont pas été inscrites à l'ordre du jour des assemblées. Nous regrettons que le gouvernement n'ait pas été sensible à cette volonté commune de sa majorité qui répond à une revendication de longue date du mouvement homosexuel. En matière de procédure pénale, l'amendement au projet de loi sur la présomption d'innocence, dû au député Jean-Pierre Michel et soutenu par le gouvernement, qui étend la possibilité accordée aux associations de se porter partie civile, permettra de réprimer plus facilement les agressions homophobes. En matière de législation sociale, le projet de loi de modernisation sociale, présenté par Mme Aubry, introduit de nouvelles dispositions qui complètent et renforcent le dispositif anti-discriminatoire et répond à plusieurs de nos demandes : la notion de discrimination indirecte et l'aménagement de la charge de la preuve. Le gouvernement a étendu ce dispositif à toute la carrière du salarié ; nous regrettons toutefois qu'il n'ait pas pris en compte la notion de harcèlement moral, qui est l'une des formes concrètes de la discrimination homophobe, et qu'il n'ait pas proscrit les sanctions qui pourraient être prises à l'égard des salariés qui se plaignent d'une discrimination. Ces avancées sociales, qui constituent un succès pour notre mouvement, bénéficieront, à l'instar du pacs, à l'ensemble de la société. Enfin, nous nous réjouissons de l'intention du gouvernement, annoncée par Mme Aubry à l'avant-veille de la Marche de la Lesbian & Gay Pride, d'ajouter " l'orientation sexuelle " aux motifs de discrimination illicite. Cet ajout, revendication à laquelle était opposée jusqu'alors la présence dans les textes du mot " mœurs ", permettra d'appliquer sans aucune ambiguïté aux homosexuels le futur dispositif anti-discriminatoire. Nous avons convenu que des rendez-vous réguliers permettront de poursuivre ce dialogue et de développer des politiques publiques de lutte contre l'homophobie. D'autres revendications, notamment celles portant sur les droits de la personne, doivent encore être entendues, au premier rang desquelles le droit de séjour pour les partenaires étrangers d'un pacs. Ces succès et ces attentes constituent, après le pacs, l'ouverture d'un nouveau chapitre de notre engagement citoyen. Contact : René Lalement, porte-parole (06 11 18 54 10)