Conseil de la Lesbian & Gay Pride Île-de-France Communiqué de presse du 3 février 2000 Le Conseil de l'Europe souhaite étendre le principe de non-discrimination à l'orientation sexuelle La Lesbian & Gay Pride Île-de-France salue avec le plus vif intérêt l'avis adopté le 26 janvier 2000 par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et dénonce les propos homophobes des délégués français. L'Assemblée parlementaire a adopté un avis sur le projet de protocole étendant l'article 14 de la Convention européenne des Droits de l'Homme, relatif à la non-discrimination. Par cet avis, l'Assemblée demande au Comité des Ministres de modifier ce projet afin d'une part, que le principe de l'égalité de la femme et de l'homme soit énoncé et d'autre part, que l'orientation sexuelle soit citée parmi les motifs de discrimination. Cette recommandation, si elle était acceptée par les gouvernements des États membres du Conseil de l'Europe, aurait des effets extrêmement positifs sur la situation des homosexuels en Europe. La mention de l'orientation sexuelle a été fermement défendue par le socialiste néerlandais Jurgens, rapporteur, et par des délégués du Royaume-Uni, d'Espagne, de Hongrie, du Luxembourg, d'Italie et de Pologne, parmi lesquels des membres socialistes, et même des partis de centre droit (PPE) et des libéraux. Seuls les conservateurs, par la voix d'un délégué polonais et d'un délégué français s'y sont opposés. Le député Bernard Schreiner (RPR, Bas-Rhin) a défendu un amendement (repoussé) demandant que l'orientation sexuelle ne soit pas mentionnée, car "ce serait une atteinte à toute la législation concernant la famille". Dans la même séance, un autre délégué français, le député Jean-François Mattéi (DL, Bouches-du-Rhône) s'est illustré en s'opposant à un amendement à une autre recommandation, qui citait les couples de même sexe parmi les candidats à l'adoption internationale. M. Mattéi, qui avait défendu la motion de procédure conduisant au rejet du PaCS en octobre 1998, a reproduit son argumentation sur les "droits anthropologiques" d'avoir "un père et une mère". Il est frappant de voir ces députés français exprimer avec obstination leurs points de vue réactionnaires, de Paris à Strasbourg. M. Schreiner voudrait-il supprimer l'interdiction de la discrimination fondée sur les moeurs du code pénal français ? M. Mattéi voudrait-il qu'un enfant élevé par un couple homosexuel soit séparé de ses parents pour que ces "droits anthropologiques" soient respectés ? L'association appelle, plus que jamais, les pouvoirs publics à s'engager résolument dans une politique de lutte contre la discrimination. Contact : René Lalement - tél : 06 11 18 54 10 porte-parole du Conseil de la Lesbian & Gay Pride Île-de-France Lesbian & Gay Pride Île-de-France Association loi de 1901, membre de la Coordination Interpride France et de l'ILGA-Europe 2, passage Guéno, 75011 Paris tél : 06 14 17 21 28