11 heures 45 boulevard Saint Germain, nous sommes loin de
l'excitation de l'Europride en 1997. Pourtant 80 chars sont
attendus, du simple plateau aux 35 tonnes. Le boulevard Saint
Germain tarde à être bouclé et les
automobilistes piégés au milieu des manifestants qui
prennent possession du trottoir, s'echauffent.
Les premiers
arrivants du carré de tête font leur apparition. Jean Sébastien
Thirard, président de la LGP savoure le résultat de ses
efforts continus de son équipe depuis 1991. L'homophobie est ressortie
de manière intolérable cet hiver, après le PACS que
nous attendons depuis trois ans, l'homophobie devrait être le nouveau
combat.
La palme
de la starisation va bien sur à Roseline Bachelot qui a tenu tête
à son parti, le RPR, pour confier à la France ses sentiments
de générosité et d'engagement citoyen. "La gaie
Pride est une lutte contre le racisme homosexuel, c'est un anniversaire,
c'est une façon de montrer au monde que l'homoséxualité
n'est pas quelque chose de triste qui faut cacher derrière les
murs,.. c'est la fête".
Jack lang
prend place comme chaque année avec les autres personnalités
: "La société est plus tolérante. Il y a des
zones de résistence dans les entreprises dans les administrations,
dans la vie quotidienne. C'est un combat permanent qui ne s'arrêtera
pas aujourd'hui. Peut être pour des raisons liées à
la domination de la société mâle pendant de siècles,
l'homoséxualité féminie a suscité moins de
prévention, a suscité une certaine forme de séduction,
mais je crois que les choses commencent à bouger".
Catherine
Tasca rayonne, charme : "Il faut engranger les succés du PACS,..
c'est un changement profond dans le regard de tout le monde porté
sur l'homoséxualité. Les homophobes en prennent un coup
avec cette loi je l'espère de tout coeur en tout cas."
Bertrand
Delanoe : "les dirigeants en général sont un peu en
retard sur la société. La société française
aujourd'hui vit sa révolution très tranquillement, que ce
soit sur la parité, sur le PACS, les hommes politiques ont l'impresion
qu'ils font quelque chose d'extraordinaire très difficile et que
les citoyens vont les engueuler, mais pas du tout, les citoyens disent
: mais pourquoi vous avez attendus si longtemps..." Michela Frigiolini
s'installent sur la ligne de départ.
Patrick
Bloche,
Jean Pierre Michel qui ont porté le projet de loi devant
le parlement sont assaillis. Jan Paul Pouliquen initiateur du partenariat
en France quelqu'en soit sa dénomination : cus, cucs,
pacs prend place, un grand merci à sa ténacité.
14 heures 15, le départ est proclamé. Les motards
du GMC font vrombir leurs engins et le cortège fait ses
premiers pas sur le boulevard Saint Germain. Comme l'année
dernière, le char de l'interpride rappelle régulièrement
le principe de cette manifestation politique, du souvenir des
émeutes de Stonewall en 1969 mais aussi festive.
Maintenant place à la marche, aux associations venues
nombreuses présenter leur engagement, soutenir l'action
politique.